La ville est-elle hostile aux enfants ? Loyers dissuasifs pour les familles, règne du tout-automobile et crainte croissante pour la sécurité des petits: accident, enlèvement. La ville est-elle devenue « une affaire de grands ? »
En France, la ville pour l’enfant est sinon effrayante au moins largement « inhospitalière », sale, bruyante, démesurée, entièrement consacrée à l’automobile. Bref, loin, a priori, d’être un terrain de jeu ! Un constat que l’on retrouve dans la plupart des pays. Mais comment expliquer que la ville moderne soit devenue cet anti-refuge pour l’enfant ?
Pourtant, ce ne fut pas toujours le cas en effet, l’historien Philippe Ariès écrivait que la ville de l’Ancien Régime accueillait l’enfant dans ses rues, il appartenait tout naturellement à l’espace urbain et ce, avec ou sans ses parents ! Contrairement à la rue contemporaine qui n’est que passage, que « non-lieu », pour les adultes comme pour les enfants.
Mais alors comment expliquer ce changement radical de paradigme ? Comment est-on passé d’une ville où l’enfant joue et circule à une « anti-ville » pour eux ? Certains parlent désormais de villes « post-famille » d’autres, notamment, chez dans le monde anglophone parle de « childless cities » pour décrire ce phénomène d’exclusion de l’enfant propre à nos villes modernes. Alors dans quelle mesure ce phénomène est-il global ?L’urbanisme contemporain cherche-t-il à « remédier » à ce constat ? Et comment ?
Une émission préparée par Clémence Allezard.